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Xiuhtezcatl nous parle du pouvoir de l’émancipation des communautés.

Nous avons discuté avec Xiuhtezcatl, activiste pour le climat, auteur et artiste hip-hop. Il utilise son art, sa musique, ses récits et son militantisme pour connecter sa génération et ancrer le changement à la croisée des chemins de la justice pour le climat et de la Souveraineté Indigène. Inspiré par le militantisme de sa propre mère, Xiuhtezcatl est une voix puissante dans le mouvement de la justice pour le climat depuis l’âge de six ans. En 2019, il a été nommé dans la liste des 100 personnes les plus influentes par le Time Magazine.

Nous avons eu la chance de discuter avec Xiuhtezcatl de la manière de créer un changement positif dans le monde.

"QUE FAISONS-NOUS SI NOUS NE SOUTENONS PAS CEUX QUI NOUS ENTOURENT ?"

Pouvez-vous parler de la responsabilité qui découle d’avoir une voix aussi forte au sein de sa communauté ?

L’année dernière, j’ai pris beaucoup de temps pour réévaluer ma relation avec mon approche personnelle du leadership et avec les mouvements au sein desquels je milite. J’ai réalisé que notre capacité à aborder les problèmes de notre monde vient de l’élévation et de l’organisation de nos communautés, et non pas d’une accumulation de reconnaissance et de l’influence de leaders individuels. Que faisons-nous si nous ne soutenons pas ceux qui nous entourent ? J’ai bénéficié de nombreuses opportunités qui m’ont aidé à arriver là où j’en suis, qu’il s’agisse de la communauté dans laquelle j’ai grandi, d’être entouré de mes deux parents, d’avoir des connexions et un lien puissant avec ma culture et mes ancêtres. Avec tous ces privilèges, il est important que je sois là pour défendre les intérêts de mon peuple et de ma communauté. Ma communauté m’a donné les outils pour trouver ma voix et maintenant que je l’ai, c’est important de trouver de la réciprocité dans cette relation. Et pas seulement dans ma communauté, mais dans toutes les communautés avec lesquelles j’interagis. Je nous pousse constamment, moi et mon équipe, à établir des relations régénératrices et enrichissantes avec les communautés avec lesquelles nous coopérons.

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Quel rôle pensez-vous que les marques peuvent jouer dans la création du changement ?

Je pense que les marques ont un grand pouvoir culturel, politique et social, et que ce pouvoir peut être utilisé soit pour exploiter les consommateurs, les employés, nos communautés et la terre, soit pour aider à construire un nouveau paradigme qui s’éloigne de ces relations avilissantes. Je pense que le facteur culturel est essentiel. Les marques ne façonnent pas tant que ça la culture, elles se contentent plutôt de s’en inspirer. Les marques suivent les tendances et ce dont les gens parlent à un moment donné. Il est rare de voir les marques aller plus loin que les actions performatives et superficielles de la « solidarité ». En tant que consommateurs, nous avons plus de pouvoir que nous ne le pensons. Nous devons tenir les marques responsables et les mettre au défi de faire correspondre leurs pratiques internes à ce qu’elles clament en théorie. Les normes du secteur sont en fait très, très peu exigeantes, vous savez, pour les entreprises qui font du bon travail. Et c’est pourquoi il est important que les gens se lèvent et mettent la barre plus haut.

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Dans quelle mesure est-il important pour une marque de communiquer en toute transparence ?

Je pense qu’il est très facile pour les marques de se vendre d’une certaine manière pour paraître alignées sur les causes sociales populaires du moment. Je pense qu’il est beaucoup plus important de faire le travail en interne et d’être transparent sur ce que cela implique, tout au long du parcours. Ce n’est pas comme si chaque partie devait être tenue à cette norme parfaite, parce que cela ne se fera probablement pas du jour au lendemain. Mais il faut de la transparence sur le parcours que ces marques entreprennent pour être plus alignées en pratique avec ce que les gens demandent. Et c’est, je pense, un parcours au cours duquel tout le monde peut se sentir plus responsable et travailler dur. Je pense que c’est génial. Il y a des gens qui font du bon travail, mais nous pouvons aller plus loin.

« Il faut de la transparence sur le parcours que ces marques entreprennent pour être plus alignées en pratique avec ce que les gens demandent »

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Et que diriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’engager sur le chemin du changement ?

Vous n’êtes pas seul. Et l’une des premières choses que vous pouvez faire pour vous impliquer est d’entrer en contact avec des personnes qui vont dans la même direction, d’entrer en contact avec celles qui vous entourent et de vous engager à comprendre les rouages injustes qui nous ont menés jusque là. Car une fois que nous comprenons pourquoi nous en sommes là, en tant que société, pays ou communauté au sens global, nous avons les outils qui nous aident à nous éloigner du dysfonctionnement de notre monde actuel.

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Et que diriez-vous à quelqu’un qui souhaite s’engager sur le chemin du changement ?

Vous n’êtes pas seul. Et l’une des premières choses que vous pouvez faire pour vous impliquer est d’entrer en contact avec des personnes qui vont dans la même direction, d’entrer en contact avec celles qui vous entourent et de vous engager à comprendre les rouages injustes qui nous ont menés jusque là. Car une fois que nous comprenons pourquoi nous en sommes là, en tant que société, pays ou communauté au sens global, nous avons les outils qui nous aident à nous éloigner du dysfonctionnement de notre monde actuel.

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